lundi 7 octobre 2013
culpabilité quand tu nous tiens...
C'est très dur de s'en défaire de cette culpabilité. Surtout lorsqu'il est question de sentiments, d'amour envers ses enfants.
J'ai vécu ma première grossesse comme un enchantement ; j'ai adoré lire tout un tas d'articles, de livres, de blogs à ce sujet. J'ai été en osmose avec mon bébé et ces 9 mois resteront à jamais gravés en moi.
J'aurai aimé qu'il se passe la même chose avec ma deuxième grossesse, mais dès l'annonce de celle-ci, tout un tas de questions sont venues me perturber. Et encore aujourd'hui j'ai du mal à m'en détacher.
Comment allait réagir ma fille, jusque là élevée en enfant unique ? J'étais tout à elle, en fusion avec ce petit être que j'aime tant. Comment vivre la même chose avec mon deuxième bébé alors qu'elle ne sera pas seule ?
J'avais bien conscience que ces questions venaient de moi et non de ma fille, mais j'ai passé toute ma grossesse à me demander comment allait se passer cette rencontre, comment ma Tato allait réagir à l'arrivée de sa petite soeur.
Un jour ma mère m'a remise en place. Voyant que je me prenais vraiment la tête elle me dit que j'étais en train d'imposer à ma fille ce que moi je ressentais. Et pour conclure elle m'affirma que je ne pouvais pas faire plus beau cadeau à Tato que de lui "offrir" une petite soeur.
Elle avait raison, à partir de ce jour là et jusqu'à mon accouchement j'ai tout fait pour voir les choses du bon coté.
Et puis est arrivé le grand jour. J'appréhendais beaucoup cet accouchement tant le premier avait été chaotique ! Et j'ai eu tord car il m'a vraiment réconciliée avec le don de vie tellement il s'est bien passé. Pour le premier le travail avait été très long, la péridurale ne m'a plus fait effet au moment ou j'en aurai eu le plus besoin, bref un souvenir très douloureux.
Pour le deuxième aucun rapport : en deux heures ma Pelope était sur mon ventre, toute chaude, et le soir même j'étais prête à rentrer chez moi !
Mais c'est là que ce fut très dur. Obligée de rester 4 jours, ma fille m'a manquée cruellement. Je me sentais loin d'elle, justement à un moment ou j'aurai eu besoin de lui parler, de lui expliquer (je l'avais fait longuement pour la préparer mais à deux ans je ne savais pas trop ce qu'il en restait). Lorsqu'elle venait me voir à la maternité je crois que c'était encore plus dur. Les regards qu'elle me lançait lorsque je m'occupais de sa petite soeur me crevaient le coeur.
A quoi pensait-elle le soir avant de s'endormir sans sa maman pour lui raconter une histoire et la bercer tendrement ? Cette idée me mettait dans un état pas possible, le baby blues n'arrangeant pas les choses.
J'ai vécu les quatre jours à la mater assez difficilement. J'étais bien sur in love de ma toute petite, un bébé parfait qui pleurait très peu et vraiment facile à vivre. Mais je pensais aussi beaucoup à ma grande. C'était la première fois que nous étions séparées plus d'une nuit, je l'ai très mal vécu.
Et cette petite Pelope si gentille, n'était-elle pas comme cela par la force des choses ? Mon esprit n'était pas entièrement disponible pour elle, j'avais peur qu'elle le ressente.
Encore aujourd'hui, je suis moins présente pour elle que pour sa soeur au même âge, voilà une raison de plus de culpabiliser.
Un peu plus de 5 mois après sa naissance, je suis toujours pleine de questions, autant pour l'une que pour l'autre. Je les aime très fort toutes les deux et leur consacre tout le temps que je peux, adapté aux besoins de chacune.
Mais ce n'est pas tous les jours facile, j'ai souvent l'impression de mal faire, bien obligée d'en laisser une de coté à certains moments.
Pourtant je me dis que qu'elles sont loin d'être les seules à vivre cela. Moi même j'ai une soeur de 2 ans ma cadette, et je n'ai pas du tout le souvenir d'avoir souffert de son arrivée. Alors pourquoi je me pose toutes ces questions ?
J'ai bien conscience que si je suis bien, mes filles seront biens et inversement. Alors pourquoi se torturer ainsi la tête ?
Avez-vous vécu cela vous aussi ? Pouvez-vous me donner des conseils pour aborder la chose plus sereinement ?
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